Pourquoi le sens est important dans notre travail

Comment vivons-nous et vieillissons-nous avec succès, pourquoi la psychologie positive est-elle nécessaire au travail et la pleine conscience à l’école ? C’est sur ces questions passionnantes que se penchera cette année le congrès annuel de la Société suisse de psychologie positive (SWIPPA), qui aura lieu en novembre sur le Campus Marzili de la HESB Gestion. La professeure de psychologie coréenne Yerin Shim y tiendra un keynote. Notre professeur de pleine conscience, Alexander Hunziker, l’a rencontrée au préalable pour un bref entretien.

Yerin, vous êtes experte en psychologie positive et vous vous intéressez particulièrement aux questions de sens. Comment trouvez-vous le sens dans votre propre travail ?

Auparavant, je réfléchissais beaucoup plus au sens global de mon travail, mais aujourd’hui, je me concentre plutôt sur les différents « moments de sens » que je vis au cours de ma journée de travail. De temps en temps, je regarde encore en arrière et je réfléchis à mon travail actuel et à toutes les choses pour lesquelles je suis reconnaissant dans mon travail ou auxquelles je pense contribuer par mon travail. Je pense que cela m’aide à me rappeler pourquoi je fais ce travail et m’aide à surmonter les périodes de stress. Mais surtout, pendant un semestre chargé, je profite des moments significatifs qui surviennent au cours d’une journée de travail en prenant un moment pour les apprécier ou pour les partager avec mes proches à la fin de la journée.

Yerin Shim est l’un des orateurs de la Swippa Conference 2023.

De nombreuses personnes ne voient pas les effets positifs de leur travail aussi directement que vous. Avez-vous une suggestion pour donner plus de sens à un travail plutôt ordinaire ?

Bien que je pense qu’un « travail ordinaire » est aussi une perception, je suis d’accord pour dire que certains emplois sont généralement plus faciles à trouver un sens et d’autres plus difficiles. Dans ce dernier cas, il peut être plus judicieux de ne pas se fier aux caractéristiques de l’emploi, mais d’utiliser d’autres sources de sens de l’emploi. Par exemple, s’il est difficile de trouver un sens dans le travail lui-même, la personne peut peut-être trouver un sens dans sa relation avec ses collègues* ou dans la manière dont le travail contribue à subvenir aux besoins de sa famille. Ils pourraient également utiliser des techniques d’aménagement du travail s’ils en ont l’autonomie.

Pourriez-vous décrire ce que vous observez chez les personnes qui parviennent à trouver plus de sens à leur travail ?

Dans mon travail précédent, j’ai interrogé des travailleurs* occupant des emplois à bas salaire, comme des caissiers*, qui se distinguaient par le sens qu’ils donnaient à leur travail. Ceux qui accordaient une grande importance à leur travail rapportaient généralement que leur travail leur procurait du plaisir et qu’ils ressentaient des émotions positives au travail, mais aussi qu’ils considéraient leur travail comme utile pour eux-mêmes et pour les autres. Il existe de nombreux facteurs psychologiques et contextuels qui interviennent dans l’évaluation du sens d’un travail, mais d’après mes observations, les personnes qui considèrent leur travail comme utile ont tendance à voir leur travail en perspective et à établir de bonnes connexions avec des résultats positifs relativement éloignés.

Cela fait chaud au cœur. On pourrait souhaiter que chacun trouve un sens à son travail. Ne pensez-vous pas qu’il est plus difficile de trouver un sens dans un monde plus numérisé et turbulent ? J’ai l’impression que nous sommes bien connectés, mais que nous nous sentons moins liés. Quelle est votre opinion à ce sujet ?

De toute évidence, les relations sont l’une des principales sources de sens pour la plupart des gens. Bien que la technologie nous ait aidés à rester connectés pendant la pandémie, je pense que nous nous accrochons souvent à un sens incertain dans un monde virtuel plutôt qu’à un sens profond qui peut être expérimenté à travers des connexions réelles. Et c’est pourquoi je me réjouis de vous rencontrer tous personnellement à Berne en novembre !


À propos de Yerin Shim

Yerin Shim est professeure assistante à la faculté de psychologie de l’université nationale de Chungnam en Corée du Sud. Elle conçoit ses recherches sur le bien-être de manière à ce qu’elles profitent directement à la pratique. Elle prononcera un discours-programme lors de la conférence Swippa.


La conférence Swippa

« Vivre avec succès, vieillir avec succès », « La psychologie positive au travail » ou « La pleine conscience à l’école » : laissez-vous inspirer par des conférences passionnantes sur la psychologie positive et continuez à vous qualifier dans des ateliers animés par des experts reconnus. Le congrès annuel de la Société Suisse de Psychologie Positive (SWIPPA) s’adresse à un large public de scientifiques et de praticiens dans le domaine de la psychologie positive. Le congrès présente les derniers résultats de la recherche et vise en même temps à montrer et à promouvoir les applications :

  • Des keynotes internationales présenteront les derniers résultats de la recherche
  • Des sessions parallèles permettent de mettre l’accent sur un thème particulier
  • Des sessions d’ateliers fournissent des connaissances pratiques d’application
  • des sessions de posters informatifs
  • la remise du prix SWIPPA met en lumière des travaux particuliers

Vous trouverez ici de plus amples informations et le formulaire d’inscription.

Creative Commons Licence

AUTHOR: Alexander Hunziker

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